Rapport de Mission Opération Ninive, (saturer le monde avec l’évangile)
Mission Manoka, du 24 au 31 Mars 2019
Par le Pasteur Yomsi Maurice. Tel : (+237) 697 551 898 / 675 17 75 54
INTRODUCTION
Gloire soit rendue au Père par Jésus Christ, qui, dans sa grâce abondante, nous ouvre davantage des portes pour répandre la bonne nouvelle partout dans ce monde perdu.
Alors que mon cœur brulait d’envie de me voir à Manoka pour les besoins du royaume de Dieu, un frère, Clément, enseignant à Manoka me présenta son désir de me voir à Manoka pour la mission. C’était pour moi un désir comblé.
I. PRESENTATION DU CHAMP MISSIONNAIRE
Manoka est une île composée de 45 campements. Pour y arriver nous devons passer par le fleuve Wouri, et traversons une partie de la mer. La population est cosmopolites et composée en majorité par : les Nigérians, les Nigériens, et les nationaux composés de Mousgoum, de Massa, de Bakoko, de Balimba, de ressortissants des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Le climat est de type équatorial maritime, avec une végétation dominée par la mangrove, un sol hydromorphe, sablonneux et argileux.
La principale activité est la pèche. L’agriculture y est aussi pratiquée.
Les habitations sont concentrées au bord de la mer construites en majorité en planche. Les habitants n’aiment pas aller à l’école, et la plupart des élèves de sexe féminin accouchent avant la classe de 3ème. La fornication, l’adultère, la drogue, les pratiques magiques, l’adoration des puissances des eaux, sont les péchés les plus en vue.
II. L’ACTION MISSIONNAIRE A MANOKA
Nous nous sommes embarqués dans une grande pirogue à moteur à Youpwe au tour de 15h35. Notre équipe étaient composée de 7 personnes parmi lesquelles une sœur, un missionnaire venu du Gabon et un autre venu de l’Ouganda ; ces deux derniers étaient mes étudiants à la faculté de théologie.
Plusieurs parmi nous abordions la mer en pirogue pour la première fois.
Gloire à Dieu que le voyage a été très calme, Dieu ayant exaucé nos prières. Nous sommes arrivés 2h18min plus tard. Nous devrions porter nos bagages du bord de la mer au lieu de notre habitation, une distance d’environ un kilomètre ou plus.
Notre action missionnaire devrait se concentrer sur trois campements : Nyangado, Dahomet, et Plateau. Nous nous sommes convenus de faire deux jours dans chaque campement.
A. NYANGADOU
C’est le campement presque totalement habité par les Nigérians. Il est situé à deux kilomètres du lieu de notre habitation. Le seul moyen de transporter notre matériel était de le porter sur la tête, et c’est d’ailleurs avec joie que nous le faisions pour le salut d’une âme.
L’accès à Nyangadou n’était pas facile. Un pont habilement construit par les architectes du coin a été un défi à relever.
Toutefois le Seigneur dans sa grâce nous a préservés de toute chute.
1. Le premier jour à Nyangadou
Dès notre arrivée à Nyangadou,
Nous sommes allés voir un pasteur qui était supposé travailler avec nous et même prendre soin des âmes qui croiraient pendant notre mission sur place. Ce dernier se préparait pour la pèche des poissons. Pendant tous les deux jours, il n’a pas pu nous assister. Toutefois, il nous a permis d’utiliser les chaises de son église, et a mis à notre disposition son salon pour garder certains de nos appareils.
Nous avons par la grâce de Dieu trouvé un bon emplacement pour l’installation de notre matériel.
N’ayant pas pu faire les porte-à-porte ce jour, nous nous attendions à recevoir peu de personnes. Mais le Seigneur nous a agréablement surpris en attirant plusieurs personnes à la projection.
Nous leur avons prêché sur la vie, la mort à la croix, et la résurrection du Seigneur Jésus. Nous les avons encouragés à croire au Seigneur Jésus pour le pardon, la rémission, et la victoire sur le péché, afin de recevoir la vie éternelle.
Plusieurs ont manifesté le désir de suivre le Seigneur.
2. Le deuxième jour à Nyangadou
Nous nous sommes divisés en deux groupes le deuxième jour. Certains sont allés faire l’évangélisation de proximité, alors que certains sont restés installer le matériel. Le soir, plusieurs personnes ont assisté à notre deuxième projection.
A la fin de la projection, nous avons demandé à tous ceux qui étaient là depuis la veille et qui se sont engagés à suivre le Seigneur de se lever pour une prière, plusieurs se sont levés.
Nous les avons présentés les deux enseignants qui étaient avec nous comme ceux qui pouvaient les aider à grandir dans la foi.
B. DAHOMEY
Comme dans le cas du campement précédent, nous avons fait deux jours à Dahomey
1. Le premier jour à Dahomey
Si les missions se suivent, elles ne se ressemblent en rien. Il est vrai que les instruments ont toujours été portés sur nos têtes, mais c’était tout.
La mission dans ce campement a été très différente de celle qui la précédait. Dahomey est le centre et la base des puissances des ténèbres de Manoka. Nous n’entrerons pas dans des détails dans ce document. Ce que nous pouvons dire c’est que dès notre arrivée à ce campement, nous avons été attaqués à tous les niveaux : physique, matériel, et surtout spirituel. Aucun d’entre nous n’a pu fermer l’œil toute la nuit.
Néanmoins une bonne partie a assisté à nos soirées évangéliques alors les autres étaient si indifférents.
Même le chef du village qui est un pasteur avec 04 femmes a manifesté le désir de suivre le Seigneur, de nombreuses personnes qui ont assisté à la projection.
2. Le deuxième jour à Dahomey
Le deuxième jour à Dahomey a été totalement différent du premier. Nous sommes arrivés et avons installé à la même place que la veille. Dès que nous avons annoncé que le lancement du film devait se faire dans les cinq prochaines minutes, une tempête violente s’est lancée sur l’île. Tout le monde qui était déjà là a pris la clé des champs. Nous avons prié de toutes nos forces pour que la tempête et la pluie cesse, mais c’était sans succès. Nous avons demandé au pasteur et chef du village de nous permettre de projeter dans l’enceinte de son église, mais il nous a opposé un non sans appel.
C’est lorsqu’elle a vu que le temps de manifestation publique accordé par les autorités administratives était presque fini que la tempête et la pluie ont simultanément et brusquementcessé, nous laissant sagement et calmement le temps de porter nos bagages pour la prochaine mission dans le quartier Plateau.
Dieu seul sait l’état du cœur et l’état d’âme de mes collaborateurs. Nous avons fait les 02 kilomètres à pied sans converser comme d’habitude. Le pas et la vitesse de notre marche n’étaient pas loin de ceux des militaires américains. Nous sommes rentrés plus vite que les autres jours, ayant perdu même l’appétit, quoiqu’affamés.
C’est avec plusieurs encouragements que quelques-uns parmi nous ont pu trouver le sommeil dans l’espoir que la journée suivante serait la meilleure.
C. PLATEAU
1. Le premier jour
C’est sous la pression des insultes et des oppositions d’un ivrogne que nous avons lancé lesinstallations à Manoka Plateau après avoir rencontré le Chef de la communauté Balimba, et celui de la communauté Bakoko. Les deux d’ailleurs ont miraculeusement assisté à la projection.
Tout s’est passé dans le calme, hormis l’incident décrit plus haut. La projection a été lancée à 19h00. Plusieurs personnes ont assisté, en majorité les adultes. Certaines se sont rapprochées de l’écran alors que d’autres ont préféré rester à distance.
La prédication a été comme d’habitude axée sur l’œuvre de la croix et de la résurrection, et sur leur implication sur le pardon des péchés et la transformation des cœurs de ceux qui acceptent le Fils de Dieu dans leurs cœurs comme leur Roi, leur Seigneur, et leur Sauveur personnel.
Plusieurs personnes parmi lesquelles le Chef de la communauté Balimba et son épouse se sont engagées à suivre le Seigneur.
Nous sommes rentrés tout joyeux, bénissant le Seigneur, chantant et célébrant le Seigneur de gloire qui nous a accordé la grâce d’être des instruments entre ses mains.
2. Le deuxième jour
Le deuxième jour a été marqué par un sérieux problème doctrinal. En effet, un « frère » qui était venu jeudi, invité par l’enseignant de Manoka par qui la mission tirait la source, après nos moments de prières et de dévotion matinale s’est mis à nous poser des questions sur les écritures, non pourles comprendre mais pour nous défier. Ayant discerné cet esprit, je l’ai questionné sur ses croyances. En résumé, nous avons découvert que ce « frère » était unitarien (la doctrine qui considère le Père, le Fils et le Saint Esprit non pas comme des personnes de la trinité, mais comme des manifestations de Dieu).
L’ayant écouté et présenté notre doctrine sur la trinité, nous sommes tombés d’accord que nous ne parlons par exemple pas du même Jésus. Du coup, nous ne pouvions plus ni prier ensemble, ni évangéliser ensemble. Que faut-il donc faire de lui étant donné qu’il est là dans le champ de mission ? Devrions-nous le laisser continuer avec nous ou le faire repartir ? La controverse a été si profonde que notre mission aurait pris fin ce matin de samedi, sans les rencontres du soir.
Bref, nous l’avons fait quitter notre mission. Contrairement aux autres jours où nous passions beaucoup de temps dans la prière et la dévotion, nous n’avons pas pu prier ce matin. C’est par la grâce de Dieu qu’à 12h15 j’ai convoqué toute l’équipe, pour causer et nous réunir dans la prière et dans la dévotion. Le Seigneur nous a accordé la grâce de partager chacun sa frustration, et ceux qui devaient demander pardon l’ont fait.
A 14h00 l’équipe était restaurée et plus soudée qu’avant. Les leçons ont été apprises. Vers 16h30, nous étions au lieu de la projection, et les installations ont été faites rapidement.
L’évangélisation de proximité a été lancée juste après les installations.
Quelque temps après plusieurs personnes se sont rassemblées auprès de l’écran, pendant que d’autres personnes regardaient de loin.
Nous avons annoncé la bonne nouvelle, encourageant les uns et les autres sur la capacité de Jésus de les aider à être pardonnés par son sang qui a coulé à la croix et à être transformés par la puissance de sa résurrection.
Plusieurs ont manifesté le désir de suivre le Seigneur,
et plusieurs à la fin sont venus nous voir pour diverses raisons, et nous leur avons rendu ministère de plus près.
CONCLUSION
La mission Manoka a été un grand succès. Le Seigneur s’est glorifié de plusieurs manières, et nous lui rendons de multiples actions de grâce. Plusieurs personnes se sont engagées à suivre le Seigneur, et plusieurs ont écouté le message de la croix. Nous avons appris plusieurs leçons tant sur les oppressions spirituelles que sur la fermeté et le contrôle des doctrines fondamentales de ceux qui veulent aller en mission avec nous alors que nous ne les connaissons pas personnellement.
Un de nos microphones a été gâté et ma tablette a totalement cessé de fonctionner. L’ordinateur portable que nous utilisons pour nos projections a déjà aussi émis les derniers signes de son
amortissement. Nous ne pouvons ne pas reconnaitre que ce succès et tout ce travail missionnaire a été réalisé grâce au soutien multiforme que nous avons reçu de toi. Nous bénissons le Seigneur de t’avoir comme
notre missionnaire.
Nous serons très heureux de te savoir avec nous dans notre prochaine mission à Dangfili, un village après Ngaoudal dans la Région de l’Adamaoua.
Que le Seigneur te bénisse !
Pour Camfaith, Pasteur Maurice Yomsi
La mission, notre passion