Cameroun : Pour que chrétiens et musulmans restent frères

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publié le 08/08/2012 à 08:18



Ai-Cameroun - Les communautés musulmanes et chrétiennes Mayo- Rey, une région du nord Cameroun se sont réunies tout récemment à l’esplanade de la fada de Rey Bouba, département de Mayo Rey sous l’initiative de l’Archevêque de Garoua Mgr Antoine Ntalou et le Lamido de Rey Bouba S.M. Aboubakary Abdoulaye pour mettre de côté les indifférences qui ont souvent séparé ces deux peuples ayant un destin commun.

 

A l’heure où, plus que par le passé, l’on parle de plus en plus des fondamentalistes, des radicaux, des querelles intestines religieuses ça et là, à l’heure où les affrontements sanglants sans merci opposent des différents peuples de différentes religions d’un même milieu, et notamment des centaines de milliers de Nigérians sont décimés par des affrontements religieux dans le Nigeria voisin du Cameroun, le dialogue interreligieux dans le département du Mayo Rey est sans doute le bienvenu afin que, par la recherche de la paix et du dialogue interreligieux, les différents fidèles qui composent le département ne sombrent pas dans la violence insensée.

 

Selon le document pontifical Dialogue et annonce (1991), le dialogue interreligieux est l’ensemble des rapports interreligieux positifs et constructifs, avec des personnes et des communautés de diverses croyances, afin d’apprendre à se connaître et s’enrichir les uns les autres, tout en obéissant à la vérité et en respectant la liberté de chacun. Il implique à la fois les témoignages et l’approfondissement des convictions religieuses respectives.

Vu sous cet angle, il offre aux chrétiens l’opportunité de rencontrer les croyants d’autres traditions religieuses. Et ensemble, de se lancer à la quête de la vérité et de la collaboration harmonieuse en vue de réaliser les œuvres d’intérêt commun. A vrai dire, l’homme dans le dialogue découvre qu’il ne détient pas le monopole de la vérité de manière parfaite et totale, mais qu’il peut espérer s’en rapprocher avec l’aide des autres. Car, qui croit tout savoir ne fait que commencer.

 

En outre, le dialogue interreligieux permet inéluctablement le rapprochement des divers croyants qui, par ce fait, se communiquent les uns aux autres les raisons profondes de leur propre foi et ne s’arrêtent pas devant les différents croyances, parfois profondes, se soumettent, avec humilité et confiance en Dieu.

 

Par cette ouverture des uns aux autres, le dialogue permet de briser les murs d’hostilité et d’incompréhension, qui peuvent exister entre musulman et chrétien. Il faut dire que très souvent, il y a cette mauvaise conception de voir en l’autre qui n’est pas de la meme religion que soi un étranger, à la limite un ennemi dont-il faut se méfier et meme se débarrasser. Conséquence, on se replie sur soi, refusant par là toute ouverture à l’autre, tout apprentissage, tout progrès, tout développement. Mais grâce à la dissipation de cette fausse peur, désormais plus que par le passé, chrétiens et musulmans du nord en général et du mayo Rey en particulier collaboreront main dans la main. Un bel exemple que le peuple du Jos au Nigeria, entre autres, devrait copier. Les fils et filles du Nord s’assaieront à une même table partageant, discutant les mêmes idées, élaborant des projets communs d’intérêt général. Dans ce sens, les populations du Mayo Rey ont compris l’intérêt et la nécessité de la cohésion sociale.

 

Tous ont renoncé alors à se regarder comme « chien et chat », à se duper l’un l’autre pour bâtir ensemble une société paisible. Une paix qui ne relève pas d’une contrainte extérieure mais plutôt d’une volonté rationnelle de vivre en harmonie. Dans ce contexte, nous avons assisté dans ce département très riche en histoire et culture, à l’instauration d’une nouvelle société marquée du sceau de l’humanisation. L’autre (musulman ou chrétien) ne sera plus considéré comme une menace à l’égard de l’un ou de l’autre, encore moins un rival, mais il sera plutôt un ami, un semblable, un alter ego, un frère, bref un proche, quel qu’il soit.

 

Peter Kum

Source: www.africa-info.org





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